Récit d\'une chercheuse....d\'emploi

Récit d\'une chercheuse....d\'emploi

 

"Les éléphants sont solidaires, grégaires*, ont un profond sens de la famille et une loyauté à toute épreuve".

 

 *Le grégarisme est la tendance des individus de nombreuses espèces animales à se regrouper en sociétés plus ou moins structurées se distinguant de la foule, rassemblement spontané et sporadique qui se produit sous l'effet de stimuli environnementaux

 

 2 ans et demi, bientôt 3 d'intérim à la recherche du Graal

 J'ai 35 ans, je travaille dans la communication,  je me marie dans 18 mois et je cherche, je cherche, je cherche encore et encore la Perle, le Graal, la Rareté...le CDI.

J'ai décidé de vous faire voyager dans le merveilleux monde non pas de Walt Disney car malheureusement ce n'est pas Mickey qui vous accueille, (quoi que on n'a jamais su qui était Mickey pour de vrai,  ce que j'ai rencontré peu s'apparenter à un Mickey),  mais dans le monde impitoyable de la recherche d'emploi, (et là encore des "JR" j'en ai vu...)  36 mois pendant lesquels  j'ai parcouru une quinzaine de sociétés toutes plus farfelues les unes que les autres! Avec bien sûr à leurs têtes des dirigeants qui vous laissent pantois et des équipes à faire à vous faire fuir.....

Tout commence un mois de mars 2011, à cette époque je travaille à deux heures de mon lieu d'habitation, et tous les jours,  je prends un train, avec un réveil à 05h00 du matin et un retour à 21h00 du soir. C'est mon compagnon, courageux qui me dépose à la gare et qui vient me chercher. Lui aussi travaille, et à des horaires variables, des réveils tôt, il faut donc tout gérer, autant vous dire que l'on a pas de vie avec ce rythme.

Les trajets devenaient insupportables. Sans compter, les problèmes SNCF, les annulations de trains, ou les changements d'horaires de dernières minutes.

Qu'importe, mon esprit combatif me pousse comme toujours à aller jusqu'au bout de mes limites. Alors je fonce. Puis arrive le temps, ou les limites sont atteintes des deux côtes, il faut prendre une décision. Malgré des recherches d'emplois infructueuses dans ma ville de vie, on décide qu'il est temps de quitter mon poste actuel pour s'installer définitivement là ou l'on habite.

Persuadée de retrouver un emploi rapidement,la décision est prise.

Et voulant tenter de nouvelles expériences, et surtout élargir mes contacts professionnels, je choisis de m'inscrire en agence d'intérim. Je ne connais pas ce milieu, je ne sais pas comment ça fonctionne, c'est nouveau, je me dis qu'avec ce principe je trouverai du travail rapidement. Ne voulant pas rester à la maison avec un temps indéfini, sans savoir quand j'aurai du travail, j'opte pour ce système.

Le principe de s'inscrire au chômage à du bon et du moins bon pour moi. Bien sûr, avoir une sécurité financière n'est pas négligeable, mais être coupé du monde professionnel et sociale, vivre en décalé, pendant que les autres travaillent, ne pas avoir de rythme, n'est pas positif en ce qui me concerne.

 

Me voilà donc lancée, dans le monde que j'appelle aujourd'hui, le monde parallèle de l'emploi.

 

Chapitre I Année 2011

La vielle fille et ces charlots

"Contra principia negantem non est disputandum"

  *« Inutile de discuter lorsqu'on ne s'accorde pas sur les principes. »

Je m'inscris par internet dans plusieurs agences, pour avoir plus de chance. 

Bien sûr, j'ai revu mon CV, car si je mets l'officiel, en tant que Chef de projet communication, je peux toujours attendre. Et les agences ne le regardent même pas. Donc, il faut être malin, et faire un CV destiné aux postes qui sont les plus recherchés. 

Je sélectionne les compétences que je sais faire et qui correspondent à cette demande.

Alors, oui, il faut s'attendre à avoir du travail, mais être dégradé dans ces fonctions.

Peu importe, l'objectif, c'est de travailler et de décrocher le CDI!

 

Au bout d'une semaine, une me contacte. Je ne m'attends pas à autant de réactivité.

Je suis contente, mon profil intéresse, je vais sûrement bientôt travailler et je commence à élargir mon cercle professionnel. Très bien.

Elle me donne RDV pour des entretiens, et une série de tests. Elle a une mission qui pourrait me convenir.

 

J'arrive donc le jour J à l'agence. On me présente le poste. C'est un poste d'assistante administrative avec une partie commerciale. Bon jusque là rien qui fait peur. Répondre au téléphone, taper des courriers, etc...Je sais faire. On me précise juste que c'est dans un garage. Bon. Rien de plus.

Je passe les tests, une série de question sur ordinateur, il faut répondre "oui" ou "non".

"Connaissez-vous le pack office" / "Préférez-vous travailler en équipe ou seule"...bref les questions qui sont censées déterminer si vous êtes le candidat parfait; rêvé de toutes les entreprises ! 

Tout ce passe bien, les tests sont concluants, elle envoie ma candidature au fameux garage, et me tient au courant de la suite. C'est pour commencé rapidement. J'aurai bien sûr un entretien avec le Directeur du garage.

 

Quelques jours passent, et le téléphone sonne.

- "Melle L? "

- "Oui"

- "Bonjours c'est M. de l'agence A, je vous rappelle pour le poste"

- "Oui, je vous écoute"

- "M. T. souhaite vous rencontrer, êtes vous disponible demain à 14h ?"

- "Oui bien sûr"

- "Je vous donne leur adresse, vous demanderez M.T"

- "Très bien, merci"

- "Tenez moi au courant de l'entretien"

- "C'est noté, à demain"

- "A demain"

 

Je décide d'aller repérer les lieux, c'est mon côté " je m'assure de tout". Bon, l'endroit n'est pas comment dire, le lieux n'est pas très séduisant, bon on ne va pas s'arrêter là, c'est une zone industrielle, avec des sociétés de transports, au bord de la voie rapide, pas de commerces, de vie intéressante aux alentours. Bien. Le cadre est posé.

 

Je me présente à l'accueil, ce n'est pas un garage comme on l'imagine à proprement parlé, c'est une concession, c'est déjà la gamme au dessus !

C'est donc un grand hall, avec des commerciaux installés à des petits bureaux, qui vadrouillent dans tous les sens, en cherchant une occupation quelconque, en attendant le client qui n'arrive toujours pas...

 

Deux bureaux s'offrent à moi. L'un avec un homme, petit, bedonnant, chauve et nerveux, L'autre une femme, d'allure vieille fille, entre 45 et 50 ans. Les cheveux en bataille, à moitié frisé, mal coiffé, des lunettes de l'ancien temps et franchement pas très avenante.

 

Je décide donc, de frapper au bureau de la femme.

 

- " Bonjour, je suis Melle L..., je viens pour l'entretien d'assistante administrative"

- " Je vais prévenir Mr T..., vous pouvez patienter quelques minutes"

- " Bien, merci".

 

Elle prévient le monsieur, je comprends vite qu'il s'agit du Directeur de la concession.

 

- "Monsieur,  l'intérimaire est arrivée"

 

L'intérimaire est arrivée. Je me répète la phrase dans la tête. C'est étrange, habituellement, on présente une personne par son nom. Ici c'est l'intérimaire. Nous sommes donc des individus anonyme. Le directeur m'appelle.

 

-" Entrée Melle L, installez-vous"

Il m'explique qu'il recherche donc une remplaçante, que le poste peu déboucher sur un CDI, il m'explique les missions, les compétences recherchées, et m'indique que la personne que je remplace est en arrêt longue maladie, que l'ambiance entre les deux femmes n'est pas au top, mais qu'il ne veut pas se mêler des histoires, mais bon, si vraiment il y a un problème que je vienne le voir. Mon profil l'intéresse, il me tient au courant. Le tout en 30 min.

 

Bon je repars, j'informe l'agence. Je rentre chez moi. Le soir, je débriefe à mon compagnon l'entretien, je lui  fais part de mon ressenti. L'histoire des femmes, du directeur qui veut pas rentrer des ces problèmes, bref pourquoi me dire cela,  je me prépare à une drôle d'ambiance.

 

Le premier jour, j'arrive, correcte, motivée, pas de jugement, je mets de côté les informations dites par le Directeur, je suis décidée à foncer.

Je m'installe au bureau de la personne que je remplace. Il est en face de M elle  Crochue, j'ai décidé de la nommer ainsi, car elle a des doigts d'aigle ! Mon Dieu, des doigts boudinés, crochus, petits, bizarre..

 

Elle m'explique le travail à faire, me forme brièvement sur le logiciel. Il est très rare d'avoir une formation en intérim. Les gens partent du principe que vous êtes là, alors  démerdez-vous !

Elle me demande si j'ai déjà travaillé dans un garage, je lui réponds que non. 

Ah, je viens de poser un problème. La vérité c'est que l'agence m'a dit que c'était pour travailler dans un garage mais ne m'a jamais demandé si j'avais travaillé dans un garage!

Je commence quelques tâches. Sa bande de copains les commerciaux vient squatter le bureau, je suis dévisagée comme une bête. Un peu gênant. Mais bon, c'est la nouveauté !

 

Le temps passe, j'ai un contrat de 15 jours pour débuter, et il sera prolonger si je conviens.

Pendant ces 15 jours, j'essaye de tisser une conversation, de m'investir mais rien y fait. Je vois bien que Melle Crochue n'a aucune envie que je poursuive.

 

Elle essaye tout les prétextes. Je ne vais pas assez vite, je ne sais pas faire une déclaration à la Préfecture, bref tout est bon pour que je parte. Bizarrement, le Directeur est satisfait de ma personne, les autres aussi. Je sens bien que son problème n'est pas mes compétences, ni mon travail, mais ma personne. Comme l'autre d'ailleurs qui est en arrêt. Je pense qu'elle a craqué.

Au bout de 2 semaines, elle m'annonce qu'elle dira à l'agence que je ne corresponds pas.

Stupeur, je lui demande des explications et elle m'invoque que je n'ai pas les compétences.

C'est injuste. Cette femme a un problème relationnel uniquement avec les femmes. C'est pour ça que'elle ne veut pas que je reste. Je tente de lui démontrer que le travail à toujours était fait de manière correcte. Rien ne change. La décision est irrévocable.

 

Je m'empresse, avec mon esprit de justice et d'honnêteté d'informer l'agence. Ne sachant pas bien sûr comment cela se passe dans un cas comme ça. 

Et là, re - stupeur. Pensant bêtement que l'agence serait de mon côté (voyez mon esprit très naîf), et bien je me fais engueuler, désolé, il n' y a pas d'autres termes, me faisant passer pour une menteuse, l'agence me raye de ces fichiers.

 

 La morale de cette histoire, représente mon entrée dans ce monde parallèle. A partir de ce jour, je comprends, que l'agence n'est pas du côté du candidat mais celui de l'entreprise. Que l'on est des pions, que l'on peut être dégagé à n'importe quel moment pour n'importe quelle raison.

Mon esprit investigateur et combatif me pousse à continuer. Et mon esprit positif et plein d'espoir  m'incite à ne pas juger sur une première expérience, alors je continue.

 

La reine et ces dames

M'étant inscrite dans plusieurs agences, je n'ai donc pas joué toutes cartes. Et miracle, une agence me contacte.

 

 Nouvelle mission ! Celle-ci à l'air sympathique, une petite agence au coeur de la ville, bien située, quartier agréable, (se sera sympa pour la pause déjeuner...), des horaires correctes, bref une mission qui s'annonce pas mal !

Rebelote, tests, entretiens, tout se passe correctement.

Mon premier jour, je rencontre l'équipe, toute petite, que des femmes ! le seul homme est le comptable, qui ne passe qu'une fois par semaine est encore! 

Je repense à ma première mission, je me dis " ohhh que des femmes, pourvu qu'il n'ait pas d'histoires".

 

La Gérante de cette petite agence, la grande cheffesse, est un bureau style XVIII siècle, porte fermée, elle a une allure bourgeoise, elle est petite, avec un air pincé, sèche, directive.

 

A l'accueil, la standardiste, sympathique , en plein désarrois, elle est en instance de divorce, son mari l'a trompé. Ben oui, que voulez vous, les gens ont besoin de parlé ! alors même quand vous arrivé, vous l'intérimaire ( oui mon nouveau nom me suit) on vous parle librement de ces problèmes personnels, alors vous écoutez, peut être que ça fait parti du rôle de l'intérimaire ! Après tout, il est de passage, comme un psychologue. Quand il est là vous parlez, quand vous n'avez plus besoin, il s'en va !

 

Dons, j'écoute les déboires de cette standardiste malheureuse. Je vous rassure ma mission ne s'arrête pas à cela. Non elle est beaucoup plus instructive voyez vous, je suis en charge du courrier ! je mets dans l'enveloppe le courrier, je colle l'étiquette sur l'enveloppe et je vais l'affranchir. Incroyable. On recrute pour ça ? bon vous me direz, j'ai du travail, mais quand même.

Je précise, une chose importante, en intérim, mettez de côté votre orgueil, votre personnalité.

Oui, j'ai un bac +4 en communication, dans l'autre monde je suis Chef de Projet.

Dans ce monde là, vous n'êtes plus rien. Alors quand on vous destine au courrier, n'essayez pas de vous mettre en avant, ne donnez pas d'idées, de conseils de méthodes de travail. Vous représentez l'intérimaire. Celui qui est censé galéré dans la vie, ne pas avoir fait d'étude, être paumé.

Alors quand on me demande si c'est une volonté d'être intérimaire, je suis assez surprise.

Et quand on me demande on niveau scolaire, je suis encore plus surprise....

Et là, je réponds toujours à avec ma naîveté 

-" Baaaa, j'ai un Bac + 4 en communication"

Généralement, on passe à un autre sujet.

Et quand l'autre sujet et de me demander,

- "Il est intérimaire aussi votre compagnon ?"

et que je réponds toujours avec ma naîveté

-" Baaaa non, il est pilot de ligne"

 

Généralement on passe à un autre sujet. Et là, je regarde leurs visages, il en dégage deux suppositions, soit je suis jugée de menteuse, soit je suis jugée de femme de ... qui cherche à s'occuper. Dans les deux cas, je n'ai aucune chance de m'en sortir.

 

Reprenons, je fais donc ma mission avec le sourire, tout les jours, j'arrive l'air joviale, dit bonjour à "mes collègues" , bonjour à la standardiste, qui en profite pour me raconter la suite de ces problèmes, (nous ne sommes pas collègue car je suis intérimaire...) m'installe à mon petit bureau derrière le paravent ( c'est sûr, je ne vois rien de ce qui se passe dans la pièce....et chose sûr quand une personne arrive dans la pièce, elle n'est pas obligée de dire bonjour à l'intérimaire, car on ne la voit pas!!)

 

Soudain un cri. Je ne bouge pas. Puis suivent des bruits d'une personne qui pleure. Que c'est il passé ici aussi ? 

Une des blondes du bureau, femme d'une cinquantaine d'année, style BCBG, un peu allumeuse dans son attitude, quitte la pièce. Je sors de mon derrière mon paravent et demande à M.. :

-" ça va ?"

-"oui " me répond t-elle

- "je t'expliquerai" rajoute t-elle

 

Delà, l'autre revient, et ça part au clash. Mon Dieu, moi qui pensais ne pas revivre cette ambiance, me voilà dedans. Les deux s'engueulent, se jettent, je n'ai jamais vu ça.

C'est assez violent dans les mots, et des gestes se lèvent.

La grande blonde finit par partir de l'agence, sûrement pour prendre l'air, et arrive la standardiste qui à tout entendu ( et qui connait l'historique).

Je ressors de mon paravent, et re demande si tout va bien.

Elle me raconte que ce n'est pas la première fois qu'il y a une altercation. Elles se sont déjà battues, c'est pour que M...est partie en arrêt maladie pendant 6 mois. 

Ah...je vois me dis-je.....la Cheffesse n'est pas là, elle n'assiste pas à ça. Elle sait combien son agence est merdique, l'ambiance est finalement encore pourrie, je reste pantoise face à cette scène.

 Bien, me voilà encore dans une mission, ou je découvre les problèmes des employés. C'est étrange à croire que l'intérim vous montre une autre facette des entreprises.

Oui dans mes CDI ou CDD, je n'ai jamais vu des comportements ainsi. 

En voyant l'attitude de la cheffesse, vielle femme au style bourgeois, , l'air hautain, ni bonjour, ni rien, qui divise pour mieux régner , je comprends pourquoi l'atmosphère est perverti Mais qu'importe pour elle, du moment que les employés travaillent.

Dans une agence, une PME, on se fiche du bien être de son personnel. Il n'y a pas de politique de management. Le gérant ne voit que le profit, et son objectif et de faire des bénéfices et faire travailler des personnes payées au smic avec des heures non comptées. Peu importe que ces personnes s'entendent, peu importe de leurs souhaits dans l'entreprise. 

 

 Ma mission continuera 2 mois, dans cette ambiance.

 

Ici l'histoire nous montre un mal être (encore) des employées, prêtent à tout pour avoir la reconnaissance suprême de la cheffesse qui  manipule son monde, et qui ne porte aucun intérêt pour son personnel. Après tout, si ça ne te convient pas, tu pars. D'autres prendront ta place.

 

Cette fois-ci j'ai de la chance, je vais au terme de mon contrat, donc pas de soucis avec l'agence.

Mais mon interrogation sur le monde professionnel, sur le management, sur l'intérim, m'interpelle.

Je poursuis mon travail d'investigation.

 

La sensation d'être au purgatoire

Je viens de terminée ma merveilleuse expérience dans cette merveilleuse agence, que me voilà propulsée dans une nouvelle aventure. Les missions s'enchaînent mais ne se ressemblent pas.

Après avoir vécu l'ambiance de vielle fille qui ne supporte pas la présence d'une autre femme de peur qu'on lui vole son petit monde, après avoir vécu l'ambiance folle de folles dans l'agence prêtent à se battre pour avoir la reconnaissance suprême de la cheffesse, me voilà dans une entreprise connue. Surprise...

 

Me voilà au siège de cette entreprise, au service des chèques à contrôler. Je suis contente, je ne suis pas la seule intérimaire. Il y en a un autre. Un jeune, sympa, il est là depuis 1 ans.

 

C'est une grande pièce, une sorte "open space" avec une vingtaine de personnes regroupées autour de quatre bureaux. Des petits pôles ou chacun à sa mission.

Moi, je reçois des paquets de chèques et tous les jours, je contrôle si ils sont conforment. Le travail n'est pas violent, les horaires sont convenables, l'endroit est bien situé.

On me présente les trois autres heu non les deux autres personnes qui sont au même pôle de travail. Elles sont ici depuis 25 ans et attendent la fin.... Elles ont l'air sympathique, encore une fois. Il en manque une. On m'annonce qu'elle travaille à temps partiel. Très bien. A vrai dire, je m'en fiche. Sauf que l'on me donne la raison. Elle est skyzophrène. Super....décidément...

Après la vielle fille, les folles, me voilà donc en face d'une skyzophrène.

On me prévient, qu'il ne faut pas la regarder, car elle est parano, elle peut donc faire des crises. C'est déjà arrivé. Bien....son bureau est en face du mien. Encore une histoire simple

Nous sommes le lundi, je viens de prendre mes fonctions, on m'a formé sur le logiciel, j'ai commencé l'analyse de mes chèques. Car j'ai des objectifs, je dois finir la boite chaque jour.....

 

Le mercredi arrive, et l'aliénée arrive....On se dit bonjour oralement, d'ailleurs, chaque matin, je dis un grand bonjour à la salle. Un jour on me convoque, et on m'informe qu'ici on est comme une famille et donc on doit se faire la bise....bien, décidément......Alors, tout les matins, je fais la bise....

Je rencontre par la même occasion les autres personnes de la pièce. Il y a celles qui parlent enfant toute la journée, il y a celui qui se prend pour le coq de l'open space, il y a le vieux garçon de cinquante ans, chauve et bedonnant qui est fière de dire qu'il part tout les ans en Thaîlande retrouver sa thaîlandaise, car les françaises ne lui conviennent pas, et puis il y a le doyen qui attend la fin. Tout ce petit monde vit (et parfois travail) ensemble de 8h30 à 16h00. Car à 16h00, les ordinateurs sont éteints.

 Ici, les employés attendent patiemment la fin, le jugement qui va leur être soumis. Tel le purgatoire, un endroit latent, ou les gens vivotent....

Moi j'ai pour voisine, donc, D. la skyzophrène. C'est sympa. Nous passerons dons 2 mois et demi, à se côtoyer sans jamais se regarder.

 

Je n'ai pas subit d'agressions particulières, et je reconnais même qu'il est arrivé que l'on m'appelle par mon prénom durant cette mission. Par contre, je relève encore un mal être des employés, une direction qui s'en moque, qui cherche de nouvelles stratégies pour faire des bénéfices et se débarrasser de ces employés qui ont travaillé durant 25 ans et plus pour certains.  

Une pause bien méritée

Ma mission s'achèvera le 15 août, et nous nous envolons pour quinze jours de vacances bien méritées au soleil, en Floride .Nous connaissons bien les Etats Unis, et je prône leur modèle humain. J'aime leur côté fédérateur, solidaire. C'est très film américain, mais c'est la vérité. La bas, on ne te juge pas, tu es libre d'être comme tu le souhaites. Les américains ont aussi leurs côtés négatifs, mais malgré tout j'ai cette solidarité et cette ambiance énergique qui se dégage.

Pendant 15 jours, on fera un véritable Road Tripe à la Kerouac. Sans les drogues. Juste des burgers et de la bière. Dans notre Crowne Victoria, les fenêtres ouvertes, la chaleur extérieur avoisine les 40 degrés, nous traversons la Floride.

Notre arrivée à Miami, est épique. Avec notre fausse assurance, nous voilà partie à la recherche d'un motel. Surprise. Le temps passe, la nuit tombe et à Miami, nous ne sommes pas seul. Les motels sont complets, plus on avance plus notre espérance diminue. Nous voilà au nord de la vie, s'en penser que nous sommes dans le pire des quartiers ! c'est bien pour cela que les motels sont vides mais chers ! L'un n'empêche pas l'autre !

Pas le choix, de prendre une chambre dans cette zone. On est crevé, le décalage horaire se fait sentir. Bien. Nous voilà dans dans une chambre. Le gérant nous avertit qu'elle est en travaux.

Ah oui, en effet, elle n'est pas en travaux, elle est juste pas construite!!! seul un lit est au milieu de la chambre. Des câbles, des trous dans les murs et des junkies dans le couloir. La nuit fut longue,la matinée très rapide. Le lendemain, douche rapide, on quitte cet endroit. Le tout pour 70 dollars. 

Nous traversons les Everglades, nous irons voir Hemingway à Keys West, les bikers à Daytona, Mickey ( le vrai) à Orlando, bref, avant de retrouver mes nouvelles missions de la rentrée.

 

 

Le chaos

C'est la rentrée, les vacances sont terminées, le soleil de Floride a laissé place à la grisaille de la rentrée, les charmants alligators aux décevants voisins, bref c'est bien la rentrée et il faut travailler.

Me voilà donc à contacter mes agences, et une mission tombe.

Une petite mission d'un mois et demi, pas très loin, une petite agence qui embauche chaque année des étudiants pour distribuer les livres commandés par les écoles.Voilà la mission de l'agence. La mienne ? tamponner toute la journée les bons de commandes.

 

Dans l'agence, toute petite, une pièce, 3 bureaux.

Un grand, celui du chef, un moyen, celui de son assistante et un petit en bois dans un coin, celui de l'intérimaire.

 

Le chef, un homme, la cinquantaine, l'air dépassé, déprimé, déboussolé.

L'assistante, elle vient d'arriver, recrutée par Pôle Emploi ( non pas que je critique, mais parfois le recrutement se laisse à désirer), un femme, un genre pas très conventionnel pour un monde professionnel, d'ailleurs je la verrai mieux à servir des cocktails dans un bar qu'installée devant un PC. Elle passe ces journées à regarder des chevaux sur internet. Et quand le chef n'est pas là, se plait à prendre son rôle et me donner des ordres! incroyable, cela ne fait qu'un mois qu'elle est à son poste.

 

Toute la journée, je tamponne. Et toute la journée, heureusement je suis face à la vitre qui donne sur la rue, je contemple le ciel en pensant à mon homme. Seul moyen d'évasion dans ces moments de tortures psychologiques.

 

Accolé à l'agence, voir même collé, on y accède par une porte, il y a l'entrepôt ou sont stockés les livres, rangés d'une manière écolière dans des cartons en fin de vie. Quelques araignées viennent tisser leur toile, l'endroit est idéal.

 

Un jour ou l'adjudant s'est absenté, le sergent restant me demande d'aller travailler dans l'entrepôt et de classer les livres (voir même pourquoi ne pas nettoyer l'entrepôt) cette fois ci à ça méthode, c'est à dire un classement bagdadien, clairement chaotique.

 Ma réponse fut brève et nette : 

-" ce n'est pas dans mon contrat"

A cet instant, le sergent ne supportant pas la contradiction et le clash tant attendu retenti.

Inutile de vous parlez du Chef lorsqu'il rentra, préférant jouer à son jeux préféré " la politique de l'autruche", le sergent me menace d'appeler l'agence d'intérim et de dénoncer la  nonchalance  de l'intérimaire. Sentant l'air tourner, je décide de devancer et de téléphoner à l'agence, et pour une fois celle-ci m'informe en effet que ce n'est pas dans mon contrat et donc de ne pas faire elle m'informe aussi qu'elle avertira la société, sur ce point j'attends toujours...

 

Je termine donc péniblement les dernières semaines de mon contrat.

Mission terminée. Enrichissante encore. Finalement, l'intérim est un brin philanthrope. Non pas humaniste comme dirait les gauchistes mais dés-humaniste comme dirait les droitistes

Trêve professionnelle avancée,  me voilà donc sans emploi. Le premier bal des oies migrantes vol devant ma fenêtre je les entends cacarder au loin, le chef en tête les autres suivent, je les envie, pourquoi nous aussi on pourrait pas migrer ? Les étourneaux fond eux aussi des vols mais avec retour, toujours en groupe, solidaires et constants comme les éléphants, toujours sur la même branche, pas les éléphants ! 

 

Les animaux sont solidaires, se suivent, mènent et se soutiennent. Seul les humains, animaux à la base ont perdu cette notion.

En attendant, et en observant ce ballet à plume, je me remets en quête de missions....  

 

Un melting pot à la méditéranéenne

Ah, une nouvelle mission ! Nous sommes mi-novembre, l’hiver commence à s’installer, le froid fait son entrée, Noël est dans un mois, les comptes à rebours sont lancés !

Drôle de mission qui se rapproche un peu de ma fonction. Mon travail consiste à faire des fiches produits et à les mettre en ligne, je crée aussi des bandeaux publicitaires que j’insère dans le site web de la société. Celle-ci vend de la bijouterie en ligne…

Pour une fois la mission s’avère intéressante. Avec ma motivation légendaire je me présente donc à la société.

Curieux endroit pour y travailler. D’extérieur  c’est une maison, dans un quartier un peu abandonné, une maison pas très entretenue, qui ressemble étrangement à un local pour film pornographique. Autant dire glauque.

 

Qu’importe, j’ai une certaine expérience du monde professionnel intérimaire maintenant, je vais donc à mon premier jours de travail. 

 

(En attendant, soutenez la cause animal, c'est très important que nous les protégeons,  signez la pétition pour que les animaux aient un statut juridique).

 

http://www.30millionsdamis.fr/agir-pour-les-animaux/petitions/signer-petition/signer-confirmation.html

  

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